Big Data, robots et cobots, objets connectés, automatisation des moyens de production, suppression de certains postes de travail… L’industrie du futur est souvent représentée par ses outils les plus futuristes et attrayants. Ou par les moyens de mise en œuvre les plus anxiogènes.
Pourtant, seulement 5% des emplois sont entièrement automatisables (cf article « Petit tour d’horizon de la robotisation et de ses contre-vérités »). Plutôt que de craindre pour la survie des emplois tels qu’ils existent aujourd’hui, nous ferions mieux de nous poser la question :
quelles opportunités de montée en compétences et d’employabilité la 4° révolution industrielle peut-elle nous apporter ?
C’est d’ailleurs l’un des axes de travail majeur de l’Alliance Industrie du Futur ; intégrer le salarié, ses compétences techniques et ses soft skills comme des éléments-clés de la transformation de son entreprise.
Pour preuve, l’Alliance compte parmi ses 35 membres ;
- non seulement des organisations technologiques,
- mais aussi des organisations professionnelles de toutes les filières (CCI, UIMM, Gifas, PFA, Syntec…)
- ainsi que des universités et grandes écoles (Arts & Métiers, Institut Mines-Telecom, Centrale Supelec, ISTP et AFDET).
Par ailleurs, l’un des 7 groupes de travail de l’Alliance, le GT3, s’intitule « Homme et Industrie du Futur ». Son objectif affiché est de pouvoir guider l’adaptation et l’innovation dans l’offre de formation initiale et continue. Lesquelles sont clef pour la réussite de l’industrie du futur.
La formation des salariés et futurs salariés est donc clairement identifiée comme une priorité pour permettre la montée en compétences des acteurs industriels.
L’identification étant faite, il reste à la transformer en action ; c’est à ce titre que l’Agora Industrie, le do-tank de l’Alliance Industrie du Futur a été créée en 2017.
L’Agora Industrie a lancé dans la foulée une consultation de 6 mois menée auprès de 34 partenaires de l’AIF, 178 contributeurs et 150 étudiants. Présentés en décembre 2017, les résultats ont été l’objet d’une publication le mois dernier : un livre blanc intitulé « Révolution Humaine ? Un nouveau rôle pour les Hommes et les Femmes de l’Industrie du Futur » et faisant la part belle à la formation des étudiants et des salariés.
Le constat est le suivant ; les bouleversements induits par la transformation des entreprises est une chance à saisir pour faire évoluer les Hommes et les organisations. Notamment à travers la formation.
Tous les aspects d’une fonction sont impactés ;
- compétences techniques (utilisation des technologies),
- compétences générales aux niveaux numériques (faire preuve d’esprit critique face à l’environnement numérisé) et cognitifs (littératie et numératie),
- et enfin compétences sociales (travail en équipe) et situationnelles (autonomie, processus d’apprentissage).
Néanmoins, ce qui ressort de cette consultation, c’est la sensation que le paysage est par trop fragmenté ; les entreprises et les individus peinent à récupérer l’information morcellée.
Sur la seule région Occitanie, 875 formations (initiales ou continues) identifiées peuvent être mises en corrélation avec l’une des 82 macro-briques de l’Industrie du Futur.
Cette difficulté n’est pas pour aider les dirigeants dans la montée en compétences de leurs équipes. Ce constat rejoint celui établi par le baromètre Industrie du Futur de EY ; qui souligne que seule 1 entreprise sur 4 a déjà commencé à identifier les futurs profils nécessaires pour mener à bien sa transformation Industrie 4.0. Il y a donc une véritable opportunité à mieux guider les entreprises dans les étapes incontournables d’une transformation.
En octobre 2017, la CCI de Toulouse et accompagné par la DIRRECTE Occitanie ont lancé le premier Club des Offreurs de Solutions Industrie du Futur. Ce club a pour objectif d’accélérer les synergies, de renforcer et de développer l’écosystème autour de l’industrie du futur, afin de favoriser la transition des entreprises. Il s’agit là d’une initiative sans précédent en France, à laquelle nous sommes fiers de prendre part.
Auteur : Camille BALARD, AGILEA