Le temps, ce jouet cassé du Grinch
“Je ne suis pas en retard. Je suis juste stratégiquement proche de la catastrophe.” — Le Grinch, chef de projet certifié CNM (Catastrophe Non Maîtrisée)
Le Grinch a une théorie bien à lui : si tu peux tout faire demain, pourquoi t’embêter aujourd’hui ? Lui appelle ça “l’optimisation du plaisir différé”. Les lutins, eux, ont trouvé un nom beaucoup plus terre-à-terre : “le syndrome de l’étudiant”.
Et forcément, le 24 décembre, c’est la panique générale : ça court dans tous les sens, le papier cadeau chauffe presque autant que les esprits, et personne ne sait expliquer pourquoi le traîneau n’a toujours pas ses roues.
Ce fameux syndrome, c’est cet art étrange de repousser le moment de s’y mettre… jusqu’à ce que le stress devienne la seule source d’énergie. Et le Grinch adore ça. Plus la deadline se rapproche, plus il a l’impression d’exister. Plus Noël, lui, a l’impression de mourir.
Mais évidemment, il ne s’arrête pas là. Un jour, il donne trois semaines aux lutins pour fabriquer les peluches. Résultat ? Elles sortent le dernier jour. Pas parce que c’était compliqué, juste parce que la loi de Parkinson existe bel et bien : le travail finit toujours par occuper tout le temps qu’on lui laisse.
Alors le Grinch rallonge les plannings, ajoute des marges… puis des marges sur les marges. Il crée un cocon parfait : l’illusion d’avoir “largement le temps”. Et là, tout le monde ralentit, discute du dernier cookie à la cannelle, se sert un chocolat chaud… jusqu’à la veille de Noël, où la panique retombe comme une enclume.
Le Grinch appelle ça “planification prudente”. Le reste du monde parle plutôt de “catastrophe annoncée”. Et comme il se croit champion de l’efficacité, il demande aux lutins de courir trois lièvres à la fois : peindre les jouets, réparer le traîneau, nourrir Max. À la fin de la journée, rien n’est vraiment fini, mais tout est entamé.
Le Grinch est ravi : “Regardez comme on travaille dur !”
Sauf que se sentir débordé n’a jamais signifié avancer. Le multitâche, c’est un peu comme manger avec trois fourchettes en même temps : on bouge beaucoup… et on mange très peu. Chaque changement de mission casse la concentration, augmente les délais et fait fondre la productivité plus vite qu’un bonhomme de neige sous le soleil.
Alors le Grinch s’étonne : il a travaillé, les lutins se sont donnés à fond… et malgré ça, Noël est encore en retard. La vérité est beaucoup plus simple : il a commencé trop tard, étiré le travail comme un vieux chewing-gum et éparpillé ses efforts partout. S’il s’était concentré sur l’essentiel dès le départ, Noël serait peut-être arrivé à l’heure — et il aurait même eu le luxe de râler tranquillement.
Mini morale du coach (pour ne pas finir comme le Grinch)
✅ Commence plus tôt que ton instinct ne le voudrait : le calme du départ est ton buffer caché.
✅ Fixe des durées réalistes, mais pas confortables : le temps libre nourrit l’inertie.
- Fais une seule chose à la fois, vraiment : le multitâche, c’est le burn-out déguisé en productivité.
