Jouer à « 1, 2, 3… soleil »

Jouer à «1, 2, 3… soleil» : la variabilité dans les carnets de commandes et la difficulté à savoir qui a bougé 

Tu te souviens du jeu d’enfant «1, 2, 3… soleil»? Oui, ce petit chef-d’œuvre de torture psychologique où tout le monde avance en essayant de ne pas se faire choper par le maître du jeu. Eh bien, dans la gestion des carnets de commandes, c’est un peu pareil : tout le monde fait mine d’être parfaitement aligné, nickel, synchronisé… et pourtant, il suffit qu’un petit malin bouge un orteil pour que tout parte en vrille. 

Variabilité dans les carnets de commandes : la fête foraine du quotidien

Dans le monde merveilleux de l’industrie, la variabilité est aussi discrète qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Délais de livraison en mode aléatoire, volumes commandés façon montagne russe, priorités qui changent plus vite que la météo. Au début, tout va bien : le carnet est validé, les prévisions sont consolidées, on se tape dans la main en mode « trop fort ». 

Mais attends deux secondes. Il suffit qu’un fournisseur se prenne les pieds dans le tapis, qu’un client change d’avis, ou qu’une machine se décide à tomber en panne pour que l’effet domino transforme ton planning en champ de mines. Résultat : le planning explose, les stocks gonflent et les équipes courent après des urgences plus urgentes que les urgences précédentes. 

Qui a bougé ? Spoiler : tout le monde… 

Le plus drôle c’est qu’on n’a aucune idée de qui a bougé en premier.  

Les systèmes de gestion ?  

Ah, ces bons vieux écrans agrégés qui affichent des moyennes et des taux de service globaux. Autant dire qu’on regarde l’iceberg sans jamais voir la fissure sous la ligne de flottaison. 

Pourtant, si tu veux vraiment comprendre ce cirque, il va falloir trouver le maillon faible. Le fournisseur qui traîne ? La machine goulot qui rame ? Le client qui te change ses priorités comme il change de chemise ? Parce que quand ce maillon craque, c’est toute la chaîne qui joue à 1, 2, 3… soleil en mode panique générale. 

Comment y voir plus clair ? Spoiler n°2 : ce n’est pas en fermant les yeux 

Pour éviter que tout le monde joue à la statue de sel, il va falloir un peu plus de transparence dans le flux. Parce qu’entre les moyennes qui masquent tout et les tableaux Excel dignes d’un sapin de Noël, on a vite fait de se perdre. 

  • Première étape : sortir du brouillard statistique. Regarde le flux réel, commande par commande, étape par étape, et identifie où ça bloque vraiment. Arrête de te contenter de taux de service globaux qui font plaisir à la direction mais qui n’aident personne sur le terrain. 
  • Deuxième étape : simplifie la vie des équipes. Mets en place des indicateurs simples et parlants : commandes en retard, délai par commande, taux d’avancement. Bref, des indicateurs qui permettent à n’importe qui de voir si on avance ou si on rame. 
  • Troisième étape : ose le buffer management version TOC. Parce que le buffer, c’est visuel, c’est concret et surtout, ça te montre immédiatement où la tension est en train de monter avant que ça te pète à la figure.  

Bref, il est temps d’arrêter de piloter avec des lunettes de soleil en pleine nuit. La variabilité, ça se gère d’abord en la rendant visible, pas en espérant qu’elle disparaisse toute seule. 

Changer de posture : passer du pointage de doigt au pilotage 

Gérer un carnet de commandes, ce n’est pas un concours de «qui a bougé» avec des punitions à la clé. Non, ça, c’est bon pour les cours de récré. Ici, on parle de business, de flux, et surtout d’efficacité collective. 

L’idée, c’est de comprendre pourquoi ça bouge et surtout comment remettre le flux en route. Plutôt que de perdre du temps à chercher un coupable, on met tout le monde autour de la table, on regarde ensemble où ça bloque, et on agit. 

Avec un management visuel digne de ce nom, on arrête de pointer du doigt et on passe en mode « solution ». On suit l’avancée en temps réel, on partage les infos avec tous les acteurs de la chaîne et on s’aligne sur la même partition. 

Et surtout, on transforme la variabilité en levier d’amélioration : pourquoi pas un buffer management qui donne de la visibilité à tous, ou des rituels quotidiens pour identifier les points chauds avant que le feu prenne ? 

Parce que c’est là que se fait la différence : entre une société qui subit la variabilité comme un sort inévitable et une société qui la pilote avec détermination et intelligence. Au final, c’est la posture qui fait toute la différence : avancer ensemble, comprendre les vraies causes, et transformer les problèmes en opportunités de progresser. 

Et ça, ça change tout.